KAMIKAZE KICKFLIP

le groupe qui se casse la gueule


Parce que, dans l’histoire des grands moments de solitude, Théo détient un record olympique.

C’était un concert de garage punk bien sale, dans une petite salle moite où les bières coûtaient 3€ et où l’oxygène se faisait rare. La foule était compacte, bruyante, et l’énergie montait en flèche. Théo, en bon habitué des pogos, sentait monter en lui l’appel du stage diving.

Sauf que voilà, il y a des règles tacites dans cet art subtil du plongeon scénique. Et la plus fondamentale est la suivante : « Ne saute pas si personne ne s’y attend. »

Théo, lui, n’a pas eu cette prudence.

Alors qu’un riff surpuissant faisait vibrer la salle, il a vu son moment. Il a pris son élan, a grimpé sur scène d’un bond, et, pris par une montée d’adrénaline incontrôlable, a sauté sans prévenir.

Le problème ?
Tout le monde regardait ailleurs.

La foule, hypnotisée par le guitariste en train de défoncer son ampli et le chanteur qui se livrait à une cascade douteuse avec son pied de micro, n’a jamais vu Théo arriver.

Ce qui devait être un vol gracieux au-dessus d’une mer de bras tendus s’est donc transformé en un crash test en conditions réelles.

Un silence s’est brièvement installé, interrompu uniquement par le bruit distinctif de son corps s’écrasant sur le sol. Puis, quelques murmures gênés.
— « Merde, c’est normal ça ? »
— « Il respire ? »
— « Ah ouais, il s’est vraiment éclaté là… »

Allongé par terre, fixant le plafond, Théo a revu défiler ses erreurs de vie en accéléré.

Une main bienveillante l’a finalement relevé.
— « Mec, faut prévenir avant de sauter, c’est pas un baptême de parachutisme. »
Il a hoché la tête, l’air penaud, le coccyx brisé mais l’égo encore plus en miettes.

Depuis ce jour, Théo a intégré une nouvelle philosophie :

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